Profitant d'un jour férié (hé non... pas congé à Pentecôte ni à l'Ascension), nous sommes partis du 27 au 31 mai 2016 au Sequoia Parc. Nous avions eu la chance de dénicher une place de camping quelques semaines auparavant, tout étant réservé, comme d'hab, déjà longtemps à l'avance.
Nous avons sorti les enfants à midi de l'école, afin que les 5 heures de route nous permettent encore de nous installer correctement nos tentes dans notre place de camping avant la tombée de la nuit.
Le ranger à l'entrée nous a averti qu'un arbre avait été tronçonné sur notre place, réduisant quelque peu l'espace, mais offrant du bois à brûler gratuit :-). Le camping était petit, environ 25 places, bien sauvage et au bord d'un petit ruisseau. Légèrement en pente, il a été difficile de trouver deux emplacements pour nos tentes presque à plat. La nuit s'annonçait glaciale, à 3-4°... J'ai eu beaucoup de peine à dormir la première nuit. Didier s'est un peu moqué de moi lorsque je lui ai annoncé que j'avais eu des palpitations durant une bonne partie de la nuit et avais de la peine à dormir, pensant que c'était le "mal de montagne". Nous étions quand même à 1500 m/m ! Avec une différence de plus de 1300m, cela est fort plausible.


Le samedi, après un copieux déjeuner, nous sommes partis du côté le plus touristique du parc, La voiture parquée au Lodgepole visitor center, nous avons profité des navettes gratuites pour nous déplacer. Il faut avouer que c'est très bien organisé et bien pratique. Premier arrêt, trail du General Sherman. En descendant du bus, nous avons été déçus de nous retrouver sur un trail à nouveau très goudronné comme au Yosemite. Du monde.. beaucoup de monde. Après une dizaine de minutes, nous avons décidé que nous irions voir ce cher Général plus tard, et nous sommes enfilés dans un petit trail, sans goudron et... quasi désertique, avec des arbres extraordinaires, tous plus grands les uns que les autres. En passant à côté des prairies, nous espérions trouver un ours... mais rien. Lorsque nous nous sommes arrêtés pour pic-niquer (sous la pluie), Didier a remarqué un drôle de champignon... une morille ! Wouah, et je vous promets que ces morilles-là sont dignes de pousser dans les forêts de séquoia. Grand mal lui en a pris... il s'en mord encore les doigts d'avoir trouvé cette surprise... Nous sommes donc parties avec les filles à la recherche d'autres morilles pendant que mon cher mari et Guillaume ruminaient sur leur tronc d'arbre.
Deux biches pas farouches pour un sou, nous ont offert un beau spectacle. Nous avons repris la navette à Crescent Meadow, jusqu'à Giant Forest Museum. Une longue fille d'attente patientait pour le bus, cela ne nous a pas trop plu, et sommes donc repartis à pied direction Moro Rock. Là aussi c'était la queue leuleu pour monter les 350 marches amenant au sommet. La météo bien couverte et le ciel grondant par-ci, par-là ne nous ont pas fait traîner à ce joli point de vue (L'air était légèrement chargé... nos cheveux se dressaient tout seuls sur la tête !). Le bus nous a ramenés au Museum, que nous avons visité en vitesse avant d'attendre la prochaine navette. Nous avons été heureux d'apprendre qu'un honorable et grand Sequoia s'appelle un Monarch, et qu'un "jeune", entre le petit et le vieux, c'est un Teenager !
Après un dernier arrêt au respectable Général Sherman, qui est l'arbre le plus grand au monde, âgé d'environ 2200 ans pour une circonférence de plus de 31 mètres, nous avons repris notre voiture.
La route passant entre une prairie, quelle ne fut pas notre joie d'y voir un ours ! Voiture arrêtée en quatrième vitesse, nous nous sommes approchés à environ 150 mètres de cet adorable (de loin) ours californien. Pas très énervé, il mangeait, se lavait, s'est couché, assis. Même les biches passant à quelques mètres de lui ne l'ont pas énervé... C'est beau la nature ! Après 30 minutes d'observation, nous avons repris la route, congelés.
La nuit a été meilleure, bien que très froide. Le dimanche, nous sommes allés saluer le Général Grand. Ce côté du parc accueillait nettement moins de visiteurs. Nous avons continué sur un trail très sympathique, qui nous a conduit dans les zones dévastées par le feu de l'année dernière. C'était un spectacle triste à voir, même si au milieu des arbres calcinés, nous sommes à nouveau tombés sur des morilles ! C'était juste incroyable de penser à la force de la nature après une tragédie pareille.
Notre dernière marche de la journée nous a amené à Big Stump, où l'on peut monter sur un immense sequoia coupé dans les débuts des années 1900. Même si l'arbre coupé était impressionnant, ainsi que plein d'autres, nous n'avons pu nous empêcher de penser que c'était un vrai massacre d'abattre des arbres aussi majestueux.
La dernière nuit fut parfaite mais froide, bercée par le bruit torrentiel du ruisseau (cela m'a rappelé les nuits sous tente à l'aérodrome de Saanen, durant nos vacances familiales... quels bons souvenirs !), Le matin, nous avons tranquillement plié et rangé le matériel puis avons repris la route vers 11h30, voulant retourner faire un dernier "petit" trail du côté de Giant Forest. Après un nouvel arrêt ours, cette fois un peu plus loin, nous avons dû malheureusement renoncer à notre marche. Tous les parkings étaient bondés, un peuple, je vous dis pas.
Peu avant la sortie du National Parc, l'arrêt au bord de la Kaweah River a été fortement apprécié, la température étouffante de 32° un peu moins... Il y avait passablement de gens qui pic-niquaient le long de la rivière (surtout des mexicains) et un des trucs qui nous avons trouvé bien pathétique, c'est qu'il leur est quasi impossible de se déplacer sans une immense glacière... vu l'état du sentier, la glacière étant portée tout le long sur l'épaule, on a trouvé que ça allait un peu loin. Nous constatons donc avec plaisir que nous n'avons pas encore l'état d'esprit américain !
A l'intérieur d'un séquoia calciné...