Jeudi 22 octobre, nous avons sorti les enfants de l'école à 11h00... (pas besoin d'écrire une lettre de motivation à la direction, de se justifier pour qu'on nous accorde, éventuellement et à bien plaire un jour de congé... Ici, on annonce que l'enfant ne sera pas à l'école tel ou tel jour, et c'est réglé...) Nous avons pris la route direction le Yosemite, accompagnés par mon papa. Le paysage était plutôt intéressant... même si parfois un peu monotone, tant tout était brûlé par le soleil.
Nous sommes arrivés au Parc National du Yosemite vers 17h30. La vue depuis Tunnel View était magnifique. Les couleurs des roches soleil couchant étaient splendides. On voyait de la fumée s'élever depuis le fond de la vallée, comme du brouillard...
De nombreux feux avaient été allumés (intentionnellement par les forestiers et rangers, pour permettre aux Sequoias de se renouveler). L'odeur de bois vert brûlé était plutôt dérangeante, j'appréhendais un peu, car Didier déteste cette odeur, et je me demandais s'il tiendrait 4 jours en sentant ça... Nous sommes arrivés au camping Lower Pines vers 18h30, la nuit était déjà bien tombée, et nous avons dû finir de monter les deux tentes de camping à la lampe de poche. Le souper a été bien apprécié (restes de riz - tomates chauffé au feu de bois et immenses steaks grillés)... La nuit fut longue et difficile, car notre Popi national, qui avait pris un somnifère, s'est bien gardé de le dire et a ronflé toute la nuit. Vers une heure du matin, nous avons changé de sens avec les filles (Didier et Guillaume dormaient dans l'autre tente), et un peu plus éloignés de la tête de mon papa, nous avons un peu mieux dormi. Au moins, ça a tenu les ours éloignés (quoique...).
Vendredi matin, petit déjeuner tranquille. Nous sommes à l'ombre, il fait froid... Vers 10h00, nous sommes partis avec la navette sensée nous poser au début de la marche Four Miles, mais les navettes sont déjà en mode hibernation. Elles ne font plus tout le tour de la vallée, et nous avons fini le trajet à pied... Cela nous a permis de voir 2 coyotes... qui ont passé tranquillement entre nous sans s'arrêter. C'était magique.


Arrivés au début du sentier à 11h00 (1000 m de dénivelé, 3-4 heures par trajet, sentier donné comme très difficile...), nous nous sommes rendus compte qu'il était goudronné quasi tout le long :-( ce qui lui enlevait un charme certain. C'était une interminable montée, avec des lacets mais des points de vues extraordinaires. Pas trop de monde, mais la vallée étant profonde et étroite, nous pouvions entendre les voitures rouler, telle une autoroute... Le nombre d'écureuils croisés était impressionnant. La peste et la rage étant d'actualité, autant ne pas trop s'en approcher. Ils ne sont pas du tout craintifs.



Durant la montée, nous avons fait une pose fromage-biscuits et fruits bienvenue, puis avons continué la montée. Vers 14h00, nous sommes arrivés sur le parking de Glacier Point, bondé de touristes arrivés en voiture, venant admirer la superbe vue. Nous y sommes restés une heure, puis avons repris le même chemin pour redescendre. Un coin un peu plus tranquille nous a permis de dîner à 15h00. A 17h15, nous arrivions au bas du chemin, puis avons rejoint, un peu plus loin l'arrêt de bus.
Le bilan de la journée fut très positif, les enfants ont marché 5 heures sans râler, en nous demandant juste de marcher un peu moins le lendemain. Les points de vue étaient splendides, il ne faisait pas trop chaud et la pizza dégustée le soir dehors était même bonne.
La nuit fut à nouveau bercée par le doux ronflement, mais nos têtes étant à l'opposé de la sienne, rendaient cela supportable.
Samedi matin, en ouvrant la tente, quelle ne fut pas notre surprise de tomber "nez à nez" sur un cerf. Il broutait tranquillement à côté de nous. Nous avons pu l'approcher à certains moments à moins de 5 mètres, sans qu'il ne fasse signe de partir. J'ai eu droit aux sarcasmes de Didier, qui m'a rappelé combien d'heures j'ai passé à l'affût et à l'écoute du brame du cerf en valais et chez nous... et la joie que j'avais quand j'en observais un, loin à la jumelle... Bref, ici, au Yosemite, c'est de la provocation. Des vrais animaux apprivoisés...
Nous sommes partis depuis notre place de camping pour une marche "pas trop longue". Le sentier était goudronné, et les gens se suivaient à la queue leu-leu, on a pas vraiment aimé. Après un peu plus d'une heure de marche, nous sommes arrivés à Vernal Fall, une chute d'eau comme son nom l'indique si bien. Lors de la fonde des neiges au printemps, elle doit être très impressionnante. N'ayant pas vraiment envie de reprendre le même chemin pour rentrer, nous avons décidé de monter à la chute suivante, la Nevada Fall, qui a été plus appréciée, car il y avait nettement moins de monde.
Nous avons pic-niqué au bord de la rivière, guettant l'arrivée d'un ours (mais qui n'est jamais venu...). Le paysage était splendide, sauvage et diversifié. Nous avons continué ce joli chemin, malgré que la longue descente en lacets soit interminable. Finalement après 5 heures de marche nous sommes arrivés au camping, fatigués mais heureux.
Nous sommes partis souper dans un "montagne bar". C'est la navette gratuite qui nous y a emmené. Le soleil se couchait, colorant le Half Dome d'une couleur rosatre. C'est vrai que c'était joli, mais avec nos paysages suisses en tête et les magnifiques couleurs dans les Alpes, nous sommes un peu blasés. Ce qui nous a fait le plus rire, c'était en passant à côté d'une prairie, où broutaient une dizaine de biches. Il y avait plein de touristes à côté d'elles, mais tous étaient focalisés sur la montagne rose, et probablement que certaines personnes n'ont même pas vu qu'elles étaient entourées d'animaux sauvages. Le souper était bof bof, et nous avons même eu froid !
Après la longue nuit, le cerf était à son habituel rendez-vous du matin, accompagné d'un raccon (raton-laveur). Après le déjeuner, nous avons plié les tentes, avons visité le visitor center et sa sympathique exposition, puis avons pris le chemin du retour.
C'est à Fresno que nous avons posé mon papa pour le train de San Francisco. Les adieux étaient émouvants et difficiles, nous avons passé tellement de bon temps ensemble.
Quel bilan retenir du Yosemite ?
C'est un parc sauvage avec plein d'animaux, mais la horde de touristes rend le coin un peu moins agréable. Le brouhaha continu des voitures fatigue les oreilles, mais si l'on fait abstraction de ces quelques points négatifs, il faut reconnaître que l'endroit est magnifique. Nous y reviendrons l'été prochain, mais pas dans le fond de la vallée.