Nous sommes arrivés au Grand Canyon dans l'après midi, avons pris possession de notre très charmante place de camping dans les pins, monté la tente pour les deux nuits sur place et sommes partis prendre le bus gratuit, nous permettant de nous déplacer le long du canyon.
Il faisait beau, mais de nombreux cumulus cachaient le soleil et la lumière n'était pas extraordinaire. Arrivés au premier point de vue, le Matter point, je vous passerai les Wouahhh et les ohhh d'exclamation. C'est grand. C'est immense et c'est beau.
Le coucher du soleil, vu la présence des nuages, était quasi inexistant. Tant pis, on retentera notre chance le lendemain.
Après un bon souper cuit au feu de bois et une nuit pas tout à fait récupératrice, nous avons repris le bus. Nous avons prévu une petite randonnée d'une à deux heures, le south Kaibab trail. Si la chaleur le permet, nous rallongerons la rando.
La descente dans le canyon est intéressante. On a croisé deux troupeaux de mulets. Arrivés rapidement à notre premier point, nous avons décidé de continuer notre descente. Il faisait chaud, mais rien de dramatique. Nous avons pique-niqué 30 minutes plus tard à Cedar Ridge. Vers 13h00, nous nous sommes attaqués à la montée. Mon papa avait estimé la montée à 2h00, Guillaume l'a faite en 35 minutes... Nous avons eu la chance de pouvoir observer un condor, quel bonheur !
Pour ma part, je me suis arrêtée pour porter secours à un couple de français. La femme de 64 ans a fait un gros malaise sur la montée. Elle a perdu deux fois connaissance et était hyper faible. Nous avons commencé par la couvrir pour la protéger du soleil. La communication était très difficile. Elle n'avait quasi plus de force pour parler et ouvrir les yeux. Nous avons donc communiqué en se serrant la main. Pour dire oui, elle me serrait deux fois la main, et pour non, une fois. Il ne fallait surtout pas la laisser s'endormir, et l'hydrater au maximum. D'autres randonneurs nous ont donné des bouteilles d'eau.
Lorsque nous avions dîné, nous avions discuté avec un "volunteer" qui s'occupe de mettre en garde les randonneurs. Marcher dans le désert du Grand Canyon n'est pas anodin. Il fait chaud, très chaud, et il faut être préparé. Tant au niveau de l'eau, de la nourriture que des habits. Je savais que ce Monsieur allait certainement bientôt arriver, car je l'avais dépassé sur le début de la montée. Par bonheur, il est en effet arrivé une vingtaine de minutes après moi auprès de la dame.
Le couple de français ne savait quasi pas l'anglais. J'ai donc pu servir d'intermédiaire, et mille fois j'ai pensé à ma prof d'anglais, Blanca, qui m'a tant appris ! Pour une fois, je me suis sentie tellement utile ! Le volunteer a sorti de son sac des sachets de Gatorade, qu'il a mélangé dans les bouteilles d'eau. Il avait également des "ptits poissons" salés, ceux qu'on sert pour l'apéro. Il nous a expliqué que dans le désert, il ne fallait pas emporter de snacks sucrés, mais que du salé (sur ce coup-là, j'ai donc fait tout faux).
La dame a dû boire au total 1 litre de boisson énergisante, et manger un paquet de snacks. Elle qui n'aimait pas le salé, c'était bien difficile. Et pour la boisson, c'est pas ce qu'il y a de meilleur.
Après 5 dl de boisson, elle a gardé ses yeux ouvert, nous avons pu parler un peu. Il a fallu encore une heure pour qu'elle commence à se sentir "bien". Elle a avoué que c'était une épreuve très difficile de devoir répondre à toutes les questions du début, car elle n'avait qu'une seule envie, c'était de dormir. Des crampes aux mollets l'ont beaucoup fait souffrir.
En Suisse, sans hésitation, j'aurai appelé la Rega. Mais au Grand Canyon, ça marche pas comme ça. Ils ont bien un hélicoptère, qui n'intervient qu'en cas de malaise cardiaque ou de chute avec fractures. Autant vous dire qu'avec le nombre d'imbéciles (pardon) qui s'amusent à se mettre en valeur le plus près possible du bord du précipice pour faire le meilleur selfie (de plus en tongs), les chutes sont fréquentes et parfois fatales. Nous avons vu certaines personnes prendre des risques débiles, et cela m'a donné de la nausée !
Pour en revenir à notre histoire, après près de deux heures de "retappage", Madame était à nouveau debout, et nous avons entamé la montée, la soutenant de chaque côté. Nous nous sommes arrêtés très souvent pour lui donner à boire et à manger. Elle était bien courageuse. Un pas devant l'autre, nous sommes arrivés au sommet, ce qui était inespéré quelques heures auparavant.Tout le monde était bien soulagé que cette histoire se finisse si bien, et c'est avec un peu d'émotion que nous nous sommes quittés sur le parking. Sans l'aide du volunteer avec sa boisson énergisante et ses snacks, nous y serions encore.
J'ai retrouvé ma famille à l'autre bout du parc (grâce aux échanges whats ap). Nous avons profité de faire quelques points de vue en bus, avant de nous jeter sur une "pizza". Le ciel était beau, et cette fois, nous étions convaincus que le coucher de soleil serait majestueux. Boaf... on a été un peu déçus. On s'attendait à voir les rochers se colorer de rouge, mais que neni, pas pour nous.
Nous nous sommes couchés rapidement. Nous avions envie de vivre un, paraît-il, magnifique lever de soleil au canyon, prévu à 5h11 le lendemain matin. Levés à 3h50... le ciel n'était pas clair, mais tant pis, on était debout. Nous avons marché jusqu'au bus, dont le premier passe à 4h00. Arrivés au visitor center... il pleuvait à verses, ça nous a fait rire... Nous avons repris un autre bus qui nous a emmené au point de vue recommandé par une des ranger. Nous n'étions pas seuls. Beaucoup de personnes se sont levées pour voir le lever du soleil qui s'est caché derrière les nuages. A 5h45, nous sommes retournés prendre le bus et à 6h30, nous déjeunions. A 7h30 nous avons quitté le Grand Canyon pour de nouvelles aventures... direction la ville de Page.

Magnifiques et impressionnantes images de votre trip au Grand Canyon. Et les connaissances en premiers soin samaritain de Barbara et son grand savoir et expérience comme assistante médicale sont maintenant connus aussi au Grand Canyon et non seulement à Zweisimmen (un Bonjour de Doris, prof. de ski ).
RépondreSupprimerBonne suite Vreni
wouaw, quel article ! un régal de te lire. J'attend avec impatience la suite.
RépondreSupprimerJ'ai toujours pensé qu'avec les whats app qu'on s'envoie, on a plus grand chose à se raconter... en fait, je me rends compte que je manque pas mal de choses :-).
Me demande comment tu fais pour toujours rencontrer des gens en détresse. Tu dois les attirer ou alors t'es un ange sur terre :-). La deuxième version me plaît bien !
A tout bientôt ma soeur d'amour :-)